Leurs compétences, leurs capacités, leurs moyens intellectuels et financiers et surtout leur nombre (près de quatre millions selon des estimations), les Haïtiens vivant à l’étranger deviendraient «le facteur décisionnel» advenant leur participation aux prochaines élections, note l’ancien député de Pétion-Ville, Jerry Tardieu qui coordonne par intérim le mouvement politique « En avant ».

Cette mouvance politique, lancée le 3 octobre dernier « n’est pas un parti politique » précise M. Tardieu mais «vise à faire des alliances en vue de la prise du pouvoir.»

Jerry Tardieu qui faisait partie de la plateforme politique Vérité, estime aujourd’hui qu’il est très difficile de faire du neuf avec du vieux en Haïti. Toutefois, il prône une grande alliance nationale lorsque les conditions minimales d’organisation des joutes électorales se présenteront.

Interrogé pour savoir si, selon lui, Haïti est prête pour une participation de la diaspora aux élections, sans pourtour ni détour, M. Tardieu répond que oui. Le pays reconnaît la qualité d’électeurs à ceux qui vivent à l’étranger à travers l’article 372 de la Loi électorale. Mais, il resterait encore des points d’ombre pour en arriver là.

« Il resterait à déterminer deux choses, dit-il, l’espace physique : les votes auraient lieu dans les ambassades et les consulats? Et le dépouillement se ferait à l’étranger ou en Haïti ? », s’interroge l’ancien parlementaire

Plus de 115 pays dans le monde permettent à leurs expatriés de voter actuellement. La plupart d’entre eux réalisent des votes électroniques.

« Je n’ai aucun problème avec ça.», indique le député qui n’en est pas si sûr que, sur le plan du vote numérique, Haïti soit prête. »

« Nèg yo blokém. »

L’auteur de «Dans l’enfer du parlement haïtien», un récit de ce qu’il a vécu durant les quatre années au sein de la 50e législature, menait surtout une bataille pour la plurinationalité et le droit de vote de la diaspora entre autres.

« Elle deviendrait le facteur décisionnel. Et ça, ça rend très inconfortable la classe politique traditionnelle.», croit Jerry Tardieu en entrevue à In Texto.

Pour lui, il y a «une velléité  de la classe politique traditionnelle de tenir les Haïtiens de l’extérieur en dehors de la politique.»

Plusieurs tentatives de réformes constitutionnelles en vue de l’intégration de la diaspora n’ont pas, soit, abouti ou ont été des leurres. En 2011, un amendement consacre la double nationalité pourtant.

Mais cet article fait référence, pour son application, à la Loi du 6 novembre 1984 qui l’interdit du même souffle. Jerry Tardieu a, alors, présenté un projet de loi devant clarifier ce « grand flou autour de la plurinationalité. »

« Nèg yo blokém. » (Ils ont fait obstacle à la démarche)- J. Tardieu.

En septembre 2019, Jerry Tardieu présente une conférence à l’Université de Montréal (UdeM) autour de la réforme ou l’amendement constitutionnel devant des étudiants haïtiens.

Un sénateur et six députés

La proposition de l’ancien député qui présidait la Commission spéciale sur l’amendement de la Constitution va jusqu’à prôner une représentation des Haïtiens vivant à l’étranger à la prochaine législature.

La commission recommande la création de six (6) circonscriptions législatives à l’extérieur pour permettre aux haïtiens établies hors d’Haïti d’élire des représentants à la chambre des députés. Le découpage extraterritorial est fonction de l’importance démographique des populations haïtienne de l’extérieur.

 

Les zones de concentration d’émigrés haïtiens sont les USA, le Canada, l’Amérique du Sud (Brésil, Chili, Argentine…), l’Amérique centrale, les caraïbes (Guadeloupe, Bahamas, Martinique, Saint-Martin, Guyane, Turks & Caicos…) la République Dominicaine, l’Europe (France, Belgique, Suisse, Angleterre…).

 

Ainsi, la commission recommande que les Haïtiens vivant à l’extérieur soient représentés au parlement à travers des députés siégeant comme suit :

  • Un représentant pour les USA
  • Un représentant pour le Canada
  • Un représentant pour l’Amérique du Sud
  • Un représentant pour le Mexique, Amérique centrale et Caraïbe
  • Un représentant pour l’Europe, l’Afrique et l’Asie
  • Un représentant pour la République dominicaine

Il est également proposé qu’un sénateur représente les haïtiens vivant à l’extérieur. Les députés, au nombre de 6 (un par circonscription hors d’Haïti), sont élus selon les mêmes modalités et disposent des mêmes pouvoirs que les députés élus sur le territoire haïtien.

Le mouvement En avant

« D’aucuns pensent que le déclin continu de notre pays est inévitable et que le pire est à venir. Les fondateurs du mouvement «EN AVANT» osent prétendre autrement. »– préambule

Face au spectre du chaos, il faut une prise de conscience et un engagement ferme des nouvelles générations et des profils rassurants. Face à la dégradation des institutions et de la gouvernance, il faut un rassemblement des personnalités et des forces de progrès pour construire une offre politique alternative et inclusive.

Les dirigeants

Le mouvement En Avant est dirigé par une coordination formée de personnalités de différents secteurs qui sont profondément engagés dans le combat pour une nouvelle Haïti.

Combats

Pour transformer Haïti en profondeur, le Mouvement EN AVANT propose un PROJET NATIONAL organisé autour de 22 chantiers, les chantiers de l’avenir.s fondateurs du mouvement « EN AVANT » osent prétendre autrement.”

 

Pour joindre En avant en cliquant ici

Écrit Jean Numa Goudou

Crédit: Intexto

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